Créations


Résistance(s)

Un projet de théâtre documentaire pour histoire(s) de révolte(s)

Dossier artistique

En collaboration avec la Réplique collectif de comédiens professionnels à Marseille

L’idée du projet «Résistance(s)» est née progressivement. En décembre 2007, la Réplique invite la jeune metteur en scène du collectif des sens, Kathrin-Julie Zenker, à partager avec les acteurs sa réflexion autour de cette forme très «en vogue» qu’est le théâtre documentaire. Cette première rencontre se produit au «Polygone Etoilé», lieu de création cinématographique à Marseille. On y aborde ensemble les questions fondamentales qui se présentent à l’acteur désireux de créer son jeu, non comme traditionnellement à partir d’un texte dramatique d’auteur, mais à partir de documents historiques. Une conclusion séduisante s’en dégage : le théâtre documentaire contemporain propose une nouvelle place à l’acteur qui lui permet de (re)devenir penseur public, donc de dépasser le rôle du simple "interprète" et de participer à la création de ses propos scèniques.

Pour s’inscrire donc au coeur de l’histoire environnante, la metteur en scène décide que la rencontre entre acteurs et documents se fera autour des événements politiques des années 40 en France et, plus spécifiquement, à Marseille. Le titre provisoire «Résistance(s)» et le noyau de l’équipe sont nés. Selon le concept avancé par Kathrin, la rencontre entre artiste et document se construit en plusieurs étapes non négligeables. Dans le choix des quelques documents sur lesquels l’acteur souhaite travailler, il s’agit d’abord de trouver et de formuler un lien subjectivement authentique à l’histoire. Les préjugés et clichés historiques sont mis de côté pour laisser la place à une redécouverte de la richesse du passé et trouver un lien avec le présent de l’acteur. Ainsi «Résistance(s)» n’est pas l’idée d’une poussiéreuse revue de tout ce qu’on peut lire dans les livres d’Histoire, mais un questionnement sur l’actualité des événements qu’ont vécus nos grands-parents. Le mot français «Histoire» d’ailleurs est polysémique : il désigne à la fois les réalités passées et le discours présent tenu sur elles. En opposition à toute prétention «d’objectivité», l’équipe souhaite exposer cet écart entre faits historiques (cristallisés dans les documents) et leurs mises en récits (par l’historien, par l’artiste). Une des contraintes (esth)ét(h)iques adoptées pour «Résistance(s)» est donc la mise en lumière perpétuelle du chemin parcouru entre documentation et écriture scénique.